Article mie à jour le 13/09/2022.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a supprimé la transidentité de la liste des maladies mentales depuis 2018 pour l’intégrer à la liste des « conditions liées à la santé sexuelle » (https://icd.who.int/browse11/l-m/en#/http%3a%2f%2fid.who.int%2ficd%2fentity%2f90875286 )
Alors pourquoi diagnostiquer si ce n’est pas une maladie ?
Pourquoi puis-je avoir besoin d’une ALD ?
Loin de vouloir « psychiatriser » les transidentités ou de les considérer comme une maladie, la phase diagnostique permet en réalité d’officialiser une souffrance psychique, de la caractériser et de la lier à une identité sexuée.
Cette reconnaissance officielle permet au médecin d’ouvrir des droits spécifiques dans le cadre de la reconnaissance d’une affection de longue durée (ALD) et donc permettre la prise en charge totale des frais engendrés par le parcours de soins par la sécurité sociale sous la terminologie « trouble de l’identité de genre ».
Du côté du psychologue
Cette phase diagnostique est aussi un moment de réflexion autour des enjeux du changement. Les consultations avec le/la psychologue sont un moment d’échange dans lesquels vous pouvez partager vos questionnements, vos doutes et comment la démarche de transition s’inscrit dans votre histoire de vie.
C’est aussi l’occasion de déterminer vos ressources et celles de votre environnement (soutien social par exemple) et les mobiliser voire en acquérir de nouvelles.
Généralement, le médecin traitant (l’endocrinologue ou le chirurgien le cas échéant) demande un courrier de la part d’un psychologue ou psychiatre avant d’entamer les démarches de transition. La rédaction de cette attestation peut nécessiter de 2 à 10 séances en fonction des personnes.
C’est donc souvent un des premiers professionnels auquel vous aurez à faire.
Un suivi psychologique n’est absolument pas obligatoire dans le parcours médical de transition.
Cependant, le médecin ayant rédigé le protocole de soin peut requérir un suivi psychiatrique et / ou psychologique au-delà du bilan initial.
Avoir la volonté de démarrer un suivi psychothérapeutique ou consulter dans la perspective d’obtenir l’attestation sont deux démarches bien différentes mais qui peuvent tout à fait se justifier. Quoi qu’il en soit, vous pouvez vous sentir libre d’aborder le sujet avec nous afin que nous partagions le même objectif.
« Distincte du processus d’évaluation, l’accompagnement psychologique n’est pas considéré comme une condition d’éligibilité au traitement hormonal et chirurgical. Il est cependant recommandé au cours du parcours de soins, voire même dans la période post-chirurgicale, pour aider à s’adapter au nouveau rôle et à la nouvelle identité. Le psychothérapeute n’est pas systématiquement le professionnel de santé mentale ayant procédé à l’évaluation initiale ».
Haute Autorité de Santé – Situation actuelle et perspectives d’évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France.
Notre position au sein du pôle santé Arthur Rimbaud
Quelque soit votre parcours, quelque soit l’étape dans laquelle vous vous trouvez au moment de notre rencontre, nous vous accueillons.
Que vous soyez face à vos premiers doutes, sous traitement hormonal depuis plusieurs années ou opéré, nous vous accueillons.
Nous n’avons pas la volonté ni la prétention « d’évaluer » mais plutôt d’accompagner les personnes dans leurs différentes démarches et dans leur choix.
Chaque personne est unique et mérite d’être accueillie avec bienveillance et une acceptation inconditionnelle.
« Il ne s’agit pas d’une maladie mentale, il n’y a pas de changement de personnalité ni de modification des valeurs, seule l’apparence physique change. La personne reste ce qu’elle était auparavant mais elle s’adapte à sa nouvelle condition. Ce trouble est indépendant de la volonté des individus concernés, les personnes transidentitaires ne choisissent pas de l’être, leur seul choix est celui d’assumer leur particularité pour pouvoir être elles-mêmes ».
Tom Reucher, psychologue clinicien – Fondateur de l’EXISTRANS’
Sources :
Association Chrysalide https://www.chrysalide-asso.fr/
Roxane Curtet (2018). Comment améliorer la prise en charge des personnes transgenres ? https://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/presentation/comment-ameliorer-prise-charge-personnes-transgenres.html
Haute Autorité de Santé. (2009). Rapport officiel « Situation actuelle et perspectives d’évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France ».
Gorton, R. N., & Berdahl, C. T. (2018). Improving the Quality of Emergency Care for Transgender Patients. Annals of emergency medicine, 71(2), 189-192.